Auparavant manager opérationnelle, Pierrette Monaca est devenue responsable de la qualité de vie au travail (QVT) au sein d’Allianz Partners France en 2012. Cette pionnière s’occupe aussi depuis plusieurs années de la coordination du baromètre social (AES). Deux missions intimement liées. Interview.
Quel est le rôle d’un(e) responsable QVT dans une grande entreprise comme AllianzPartners ?
Je pilote le déploiement opérationnel de notre démarche qualité de vie au travail. En 2012, créer un tel poste était novateur. Mon rôle était de coordonner et d’animer une équipe d’ambassadeurs QVT, tous formés à la méthode par M. Jean-Pierre Brun, comprenant des managers et les RH de sites. Notre ambition était de combiner « bien-être, bien vivre et bien faire » et ancrer une démarche qui soit durable et adaptée à notre culture. Nous avons choisi de nous centrer sur la dimension du travail. En effet on ne peut parler de QVT sans parler de la qualité du travail et de l’organisation. Nous avons ouvert des espaces de discussion sur nos différents sites pour toucher tous les métiers. Cette démarche participative a permis de mettre autour de la même table managers et collaborateurs, pour identifier les principaux irritants puis pour cibler des solutions simples et concrètes (ex : tenues des réunions avec ODJ , séminaire de cohésion d’équipe). Toutes les fonctions supports et opérationnelles ont été invitées à participer aboutissant à un rayonnement d’environ 450 collaborateurs sur 165O salariés. Cette démarche a été favorablement accueillie et a participé à recréer du lien. En un mot, de renouer avec un dialogue de proximité.
En 2015, une grande partie des équipes d’Allianz Partners France a déménagé à Saint-Ouen, qu’avez-vous entrepris pour accompagner les collaborateurs ?
J’ai piloté avec Empreinte Humaine une Étude de faisabilité humaine (EFH) du changement. Cela nous a permis d’identifier les principales sources d’inquiétudes liées au projet de déménagement géographique concernant 1500 collaborateurs répartis sur 3 sites. Trois préoccupations ont été exprimées par les salariés : le temps de trajet et la problématique del’accessibilité au site,le passage en open space et enfin l’impact équilibre vie privée /vie professionnelle. Pour répondre aux attentes des salariés et bien accompagner ce projet de déménagement, la direction a mis en place des dispositifs d’aide et d’accompagnement pour les salariés : navettes de transport ; déploiement du télétravail et du nomadisme ; conception d’un guide du bien vivre ensemble.
Quels sont aujourd’hui les axes majeurs de votre démarche QVT ?
La QVT fait partie intégrante de la vie de l’entreprise et nous l’organisons autour de trois clés : le bien-être, le bien faire et le bien vivre ensemble à travers des actions ciblées pour chacun de ces domaines. Deux jours de formation ont été montés à l’attention des équipes supports et opérationnelles sur le bien-vivre ensemble. L’objectif était d’apprendre à mieux gérer la communication en intégrant l’impact de nos modes de fonctionnement dans des situations de tensions et anticiper les zones de conflits. Depuis 2016 tous les projets structurants sont précédés par une étude de faisabilité humaine afin d’anticiper les impacts sur la qualité de vie au travail.
Vous pilotez également, depuis 2015, le baromètre social…
Oui, il s’agit d’une enquête annuelle de satisfaction pilotée par le groupe, invitant tous les salariés à s’exprimer sur les différents aspects de la vie d’entreprise (12 domaines, via 65 questions). Je coordonne, pour la France la campagne de communication avec le soutien d’ ambassadeurs relais sur chaque site et prépare avec le management la restitution des résultats auprès des équipes . Nous avons ainsi des feedbacks des salariés et leurs attentes en matière de QVT. À l’issue de l’enquête, nous analysons les résultats avec le Codir et selon les scores nous définissons la tendance prioritaire, pour organiser des ateliers et initier des plans d’action d’amélioration. Cette année, la coopération et la communication sont particulièrement travaillées dans un écosystème matriciel. L’objectif est d’améliorer l’index d’engagement, l’index Work Well et l’index de performance managériale.
Les ambassadeurs sont toujours au cœur de votre démarche. En quoi sont-ils essentiels ?
Cette communauté a permis d’ancrer la démarche dans le quotidien pour la faire vivre de façon transversale. C’était la clé pour embarquer les équipes et leur permettre de s’approprier la démarche. L’implication de la direction est aussi fondamentale. Il est impossible d’agir efficacement sans son engagement. Le soutien du CODIR en amont de la démarche a été une véritable clé de succès. En effet La QVT ne se décrète pas, elle s’incarne au quotidien, c’est une volonté d’agir mais surtout un état d’esprit.
Avis d’Empreinte Humaine
La création d’un poste de responsable QVT chez Allianz Partners France ne date pas d’aujourd’hui, il existe depuis 2012. Nous insistons ici sur cette continuité qui est une clef du succès des démarches QVT. Trop d’entreprises font des actions au coup par coup. Une année on s’en occupe, une autre année non et on recommence quand on sent que les choses vont mal. Au-delà du type d’action mise en place, par exemple nous aimons bien l’idée d’agir sur la Qualité du travail chez Allianz Partners, ce qui importe le plus c’est la continuité et la constance des actions. En fait, l’amélioration de la QVT passe bien sûr par des actions pertinentes qui agissent à la source des facteurs de risques, mais cela passe aussi par une temporalité de l’action qui s’inscrit dans la durée. C’est chaque jour, chaque mois et tout au long de l’année que l’amélioration de la QVT doit s’inscrire et non uniquement une fois l’an ou quand la situation est fortement dégradée.
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