D’origine vénézuélienne, Valentina Urreiztieta s’est installée en France il y a sept ans. Psychologue clinicienne, du travail et des organisations, elle est consultante senior chez Empreinte Humaine et responsable du développement international du cabinet.
En quoi consiste exactement votre poste ?
J’accompagne les entreprises ayant des filiales dans plusieurs pays dans leur démarche de qualité de vie au travail. Ce sont souvent des équipes multiculturelles, avec un Codir mondial et beaucoup de management à distance. Il faut
tenir compte de l’identité globale de l’entreprise pour créer une culture commune, mais aussi des spécificités locales et du cadre légal de chaque pays.
Quelles différences avez-vous pu constater d’un pays à l’autre ?
Pour vous donner quelques exemples, aux États-Unis, la qualité de vie au travail est très orientée bien-être/wellness avec beaucoup d’initiatives liées aux habitudes de vies (nutrition, sport, etc.). Au Japon, une jurisprudence existe désormais en termes de prévention des RPS. Mais, comme en France, il a fallu attendre une forte souffrance au travail pour véritablement parler de santé mentale et prendre des mesures. À l’inverse, des pays comme les Pays-Bas ou le Canada sont très précurseurs. La qualité de vie au travail fait partie intégrante de leurs cultures qui prônent un équilibre vie pro – vie perso harmonieux.
Comment Empreinte Humaine s’adapte à ces différences ?
Nous faisons du sur mesure. Nous aidons les entreprises à élaborer un message commun à toutes les équipes, une ligne directrice qui sera ensuite déclinée de manière locale par des actions concrètes tenant compte de leur culture. Notre force réside notamment dans notre réseau d’experts internationaux : nous en recrutons dans tous les pays dans lesquels nous intervenons, notamment via des partenariats avec des Universités reconnues comme l’Université Laval au Québec. Nous les formons à nos méthodes et à nos outils, cela nous permet d’avoir un fort ancrage local.
Avez-vous un exemple de déploiement d’une démarche QVT à l’échelle mondiale ?
Oui, je pense à une entreprise du secteur de la chimie avec qui nous avons mis en place un comité qualité de vie au travail multidisciplinaire et mondial. Ce comité a élaboré le message clé et des actions communes. Nous avons ensuite sensibilisé les managers locaux via des formations adaptées à chaque pays. Une idée forte était notamment que l’élément central de la qualité de vie au travail c’est le TRAVAIL ! Cela demande donc de donner aux salariés les moyens de bien faire leur travail et de réfléchir à leur charge de travail. Cette sensibilisation a ensuite été déclinée en comportements managériaux, actions, pratiques, etc. pour que le message soit incarné au quotidien. À ce jour, plus de 1000 personnes ont été sensibilisées en Chine, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Italie, en Allemagne, au Brésil, aux Pays-Bas… Nous avons mêlé formations en présentiel et elearning avec des vidéos sous-titrées en 16 langues.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
La multiplicité et la diversité des interlocuteurs avec lesquels j’interagis. Quel que soit leur degré de connaissances au départ en matière de qualité de vie au travail, les échanges sont toujours très riches. C’est un challenge très stimulant de s’adapter à des publics aussi divers.
Avis d’Empreinte Humaine
La clef du succès de la formation à l’international est de s’appuyer sur un réseau de formateurs locaux qui connaissent parfaitement la langue, la culture et le contexte des entreprises. Il est aussi essentiel d’avoir une montée en compétence de ces formateurs afin d’assurer l’uniformité des messages. La formation blended est aussi un atout puissant qui permet de dépasser les enjeux de distance et de «Travel ban» que l’on retrouve de plus en plus et cela même dans les entreprises internationales.