Compte-rendu du webinaire du 17 Avril 2025 animé par Sophie COT RASCOL, Directrice du pôle HuCare et Jean-Paul Chodacki, Consultant senior
Introduction
L’absentéisme ne cesse de progresser : +41 % en cinq ans selon AXA. Derrière ces chiffres se cachent des réalités humaines complexes, des fragilités psychologiques croissantes et des déséquilibres organisationnels. Ce webinaire a permis de croiser les regards de deux experts Empreinte Humaine pour mieux comprendre les mécanismes en jeu et proposer des pistes concrètes d’action.
Contour : Absentéisme, de quoi parle-t-on ?
L’absentéisme regroupe différentes formes :
- De longue durée, souvent lié à des pathologies lourdes ou à des accidents.
- De courte durée, ou « perlé », souvent indicateur d’un mal-être, voire d’un recours stratégique à l’arrêt pour se protéger d’un environnement de travail délétère.
Loin d’être un simple indicateur RH, l’absentéisme est souvent la partie visible de l’iceberg. Il révèle des signaux faibles non repérés, des tensions internes, voire une rupture silencieuse entre le collaborateur et son travail.
Comment prévenir en amont ?
La prévention repose sur plusieurs leviers :
- Le rôle du management : formé, outillé et soutenu, il est en première ligne pour repérer les signaux faibles (désengagement, retrait, tensions).
- Une culture de la prévention dite “primordiale” : posée comme un terreau fertile, elle facilite les actions aux niveaux primaire, secondaire et tertiaire.
- Anticiper les situations à risque : transformations organisationnelles, surcharge chronique, conflits internes…
💡 Exemple partagé : certaines entreprises intègrent un accompagnement pluridisciplinaire dans les projets de réorganisation pour éviter les effets délétères sur la santé mentale.
Comment agir pendant l’absence ?
La période d’absence est délicate à gérer :
- Côté collectif : il faut pouvoir fonctionner en « mode dégradé », reprioriser les tâches, éviter la surcharge pour les collègues.
- Côté individuel : maintenir un lien humain (sans parler du travail) avec la personne absente est bénéfique si cela est fait avec tact, en choisissant l’interlocuteur et le bon moment.
Le maintien du lien doit respecter le cadre légal (ne pas parler travail) mais peut se faire par un collègue, un élu CSE, un RH ou un service social, selon le contexte.
Comment gérer l’après ? Le retour au travail
Le retour après un arrêt (notamment long) est un moment de vulnérabilité pour le salarié.
- Réaccueillir, écouter, rassurer sont les maîtres mots.
- Accompagner dans la durée, avec un suivi régulier et personnalisé.
- Mobiliser les bons acteurs : manager, RH, médecin du travail, équipe.
Pour le collectif : communiquer, co-construire les ajustements temporaires (ex : temps partiel thérapeutique) pour éviter incompréhension ou tensions.
Ce que font les entreprises qui s’en sortent mieux
Deux exemples inspirants :
- Une entreprise où les équipes sont capables d’exprimer précisément leurs besoins managériaux. Cela a permis d’anticiper un retour sensible et de le sécuriser.
- Une autre qui a proposé un dispositif complet : accompagnement individuel, managérial et collectif pour un retour suite à un burn-out, avec également un travail sur les causes organisationnelles.
Conclusion
Deux mots clés ont clôturé le webinaire :
- Sophie Cot-Rascol : « Dialogue », essentiel pour prévenir et accompagner.
- Jean-Paul Chodacki : « Signaux faibles », leur détection précoce est un levier puissant de prévention.